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LA BRUTE DES CAVERNES

C’est ainsi qu’elle obtint de Pierpont Morgan une interview fameuse que n’avaient pu décrocher les as les plus réputés du journalisme.

À la Porte d’Or, qui est le goulet donnant accès à la baie de San-Francisco, elle descendit en scaphandre au fond de la mer et s’éleva dans les airs avec Rood, l’homme-oiseau, qui essayait victorieusement une des premières machines volantes.

Pour une sportive, loin de ressembler à quelque cow-boy, Maud Sangster n’en était pas moins demeurée entièrement femme.

Ses traits étaient fins et délicats. Elle avait la peau du visage pareille à du satin, des yeux gris d’une grande douceur, des mains mignonnes, merveilleusement effilées. La taille, moyenne, était onduleuse et souple. Et l’esprit n’était pas moins raffiné.

Ce fut elle-même qui se proposa pour aller interviewer Pat Glendon.

Elle n’avait jamais pris contact avec aucun champion de boxe. Sauf une fois, où elle s’était croisée, dans un bar, avec Bob Fitzsimmons, qui y paradait en habit de soirée. Rencontre totalement dénuée d’intérêt.

La réputation de Pat Glendon, dont tout le monde parlait, éveilla sa curiosité. Quel pouvait bien être cet homme ? La psychologie de la « Brute des Cavernes » valait d’être étudiée de près.