Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
LA BRUTE DES CAVERNES

brigué sa main, avaient été pareillement éconduits.

Elle raffolait des sports de plein air, était championne de tennis et les petites gazettes hebdomadaires, qui ont pour spécialité de colporter tous les potins mondains, étaient bourrées de ses excentricités.

C’est ainsi qu’elle avait parié de couvrir à pied, en une seule étape, le long trajet de San-Mateo à San-Francisco. Et elle avait gagné.

Elle avait provoqué encore une notable sensation en prenant part à une partie de polo, mêlée à une équipe d’hommes. Et dans le Quartier Latin de San-Francisco, elle s’était plu, en un contraste original, à ouvrir un studio d’art.

Ces divertissements, de surcroît, n’avaient été chez elle que passagers et ne lui avaient toujours pas fourni l’occasion de rencontrer le mâle auquel on soumet joyeusement son indépendance.

Finalement, elle avait mis le comble à ses méfaits sociaux en quittant, un beau jour, la maison paternelle et en s’engageant comme reporter au Courrier-Journal de San-Francisco.

Elle y débuta à vingt dollars par semaine et ses appointements montèrent rapidement à cinquante dollars.

Elle s’occupait principalement de la rubrique musicale et dramatique, mais ne dédaignait point, parfois, les reportages de presse, s’ils promettaient d’être intéressants.