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LA BRUTE DES CAVERNES

s’intentèrent mutuellement, pour la répartition de ce fantastique héritage et concernant la valeur comparée des biens qu’il englobait, des tas de procès, où toutes les influences furent mises en jeu et dont la Californie s’amusa durant toute une génération.

Le plus jeune des fils, Théodore Sangster, était le plus honnête du quatuor. Le plus romanesque, si vous préférez.

Un jour vint où il eut honte de l’infamie paternelle, qu’il tenta de racheter par tous les moyens en son pouvoir.

Il vendit ses écuries de courses et consacra la majeure partie de sa fortune à lutter contre les trusts, les accapareurs et tous les exploiteurs du peuple.

Maud Sangster était sa fille aînée.

Elle était fort jolie, comme tous les spécimens du beau sexe dans cette famille.

Sans doute avait-elle hérité aussi, de sa race, du goût de l’aventure. Car aussitôt devenue femme, elle avait accompli quantité de prouesses réservées d’ordinaire au sexe fort et qui, étant donné sa fortune, ne s’étaient pas autrement imposées à elle.

Parti souhaitable entre dix mille, elle était demeurée célibataire. De ses séjours en Europe elle n’avait rapporté pour mari aucun comte, ni aucun duc et tous les prétendants qui, parmi la riche société qu’elle fréquentait en Amérique, avaient