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LA BRUTE DES CAVERNES

En revanche, il commençait à se passionner au métier qu’il exerçait.

Les champions qu’on lui opposait étaient triés sur le volet et constituaient une élite. La victoire n’était plus aussi aisée et chaque combat comportait une part d’inconnu.

Il arriva que, dans certaines rencontres, il lui fut impossible d’abattre son adversaire au round arrêté par Stubener.

Ainsi advint-il avec Sulzberger, un colosse allemand, qu’il ne put avoir au dix-huitième round, qu’il rata encore au dix-neuvième et dont il ne réussit, qu’au vingtième, à briser la garde déconcertante.

Il maintint intacte, cependant, sa supériorité, grâce à la vie sobre, exempte de toute débauche, qu’il continuait à mener, se conservant chaste et ne buvant jamais d’alcool.

Plus heureux que son père, il n’écopa d’aucun accident, ne se foula jamais aucun membre et ne se brisa jamais la moindre phalange.

Stubener continuait à se frotter les mains en voyant la passion du ring croître chez son poulain, qui ne parlait plus maintenant de s’en retourner dans ses montagnes quand il aurait, contre Jim Hanford, décroché le championnat du monde.