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LA BRUTE DES CAVERNES

les livres qui traitaient des divers procédés en usage et, durant des heures entières, s’enferma dans la chambre noire, en compagnie d’une lanterne rouge.

Jamais champion ne s’était comme lui, tenu à l’écart du monde de la boxe.

Si quelqu’un tentait d’engager avec lui la conversation, un « oui » ou un « non » étaient toutes ses réponses.

Aussi fut-il universellement traité d’homme insociable, incapable d’échanger quatre paroles avec son prochain.

La presse le dépeignit comme un taureau stupide, un animal tout en muscles et sans cerveau, et un reporter, complètement ignorant de sa psychologie intime, beaucoup plus fine et compliquée que ne le supposait le vulgaire, lui conféra spirituellement le sobriquet de « Brute des Cavernes ».

Les confrères applaudirent en riant, firent leur ce nouveau surnom et celui-ci fut, dès lors, manifestement accolé au nom de Pat Glendon.

Souvent même, la Brute des Cavernes, en lettres majuscules, servait de titre unique à un article de journal ou de légende à une photographie. Il n’était personne pour ignorer quelle était cette brute.

Pat s’en irrita secrètement. Mais il garda pour lui ses réflexions, devint, si c’était possible, plus renfrogné encore que par le passé et prit davantage en grippe journaux et journalistes.