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LA BRUTE DES CAVERNES

Sur toutes les questions d’argent, Pat s’en rapportait entièrement à lui.

Timide de sa nature, il ne se mêlait pas au monde sportif.

Ses entraîneurs avaient, d’autre part, reçu de Stubener l’ordre impérieux de ne point bavarder avec lui de choses étrangères à leurs fonctions. Et si le glorieux champion était interviewé par un reporter, c’était toujours en présence du même Stubener, qui dirigeait à son gré l’entretien.

Il advint pourtant, peu de temps avant sa rencontre avec Henderson, que Pat, tandis qu’il était seul, fut accosté par un inconnu, dans un des couloirs de l’hôtel où il logeait.

Le quidam lui chuchota furtivement à l’oreille une offre de mille dollars s’il consentait à lui révéler à quel round il mettrait son adversaire knock-out.

Heureusement pour son interlocuteur, Pat contint sa colère. Il se contenta de hausser les épaules et passa son chemin.

Puis il alla conter l’histoire à Stubener, qui lui répondit :

— Le type qui t’a interpellé est un farceur. Il a voulu se moquer de toi.

Dans les yeux bleus de Pat, Stubener vit luire un éclair d’indignation. Il poursuivit :

— Se moquer de toi… ou pis, peut-être. Si tu avais écouté le bonhomme, celui-ci n’eût pas manqué d’en faire toute une histoire dans les