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LA BRUTE DES CAVERNES

Mais l’assaut forcené qu’il subissait constituait pour lui un admirable entraînement et, somme toute, ne lui déplaisait pas.

Il encaissait bien un peu de temps à autre, mais des coups sans gravité.

— Penses-tu l’avoir quand l’instant sera venu ? lui murmurait anxieusement à l’oreille Stubener, à chaque repos.

— Maintenant ou tout à l’heure, j’en suis certain.

— Bon. Laisse aller, en ce cas.

Au quatorzième round, encouragé par les applaudissements frénétiques du public, le Hollandais Volant se surpassa.

Sous l’avalanche déchaînée des poings qui s’abattirent sur lui, Pat demeura impassible, sans une riposte, et se contentant de parer si habilement que, pas une seule fois, il ne fut touché.

Les spectateurs du premier rang virent nettement de quoi il retournait et apprécièrent à sa valeur le jeu ironique de Pat.

Mais ceux qui occupaient les travées supérieures ne saisirent point. Pas un instant ils ne doutèrent que Pat reçût une formidable peignée et ils ne cessaient de pousser, en l’honneur du Hollandais, de sauvages hurlements.

Aussi leur stupeur ne connut-elle plus de bornes quand ils virent, au terme du round. Pat, nullement en bouillie, regagner tranquillement son tabouret, d’un pas ferme.