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LA BRUTE DES CAVERNES

gence qu’il eût faite, Pat ne revint à San-Francisco que juste à point pour échanger ses vêtements de voyage contre le caleçon de boxeur.

On désespérait de le voir arriver et, le temps qu’il soufflât un peu et se déshabillât, le public dut attendre un bon quart d’heure.

Stubener, durant ce bref délai, avait, d’une façon plus pressante, renouvelé ses recommandations.

— Joue raisonnablement, avait-il dit. Attends, pour le battre, le dixième ou douzième round.

Pat obéit.

Il lui eut, pourtant, été facile de mettre incontinent Sosso hors de combat. Mais il n’en fit rien. Ce fut une jolie exhibition et les spectateurs furent ravis.

Les attaques en tourbillon de Sosso, ses feintes, ses reculs et ses bonds exigeaient de Pat, en se prolongeant, une attention qui ne lui était pas habituelle. Il avait grand mal à ne pas écoper.

Pendant chaque repos, Stubener le félicitait chaudement de la maîtrise dont il faisait preuve, et tout se serait bien passé jusqu’au bout si, au quatrième round, Sosso n’eût mis en œuvre un de ses tours favoris.

Pat ayant, dans la mêlée, appliqué un crochet des plus mesurés sur la mâchoire de Sosso, celui-ci, à sa grande surprise, laissa tomber ses mains, roula des yeux blancs et, fléchissant