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LA BRUTE DES CAVERNES

frousse et personne ne voudra plus se mesurer avec toi.

« Puis il faut songer au public. Penses-tu attirer la foule avec des combats de quatorze secondes ?

« Voyons, réfléchis un peu. Payer d’un dollar à cinq dollars pour quatorze secondes d’agrément… Toi, le premier, tu trouverais que c’est trop cher.

— Évidemment, approuva Pat. Je préférerais, en ce qui me concerne, aller à la pêche.

« C’est entendu. Désormais, ils en auront pour leur argent.

Les véritables sportsmen, aurait pu ajouter Stubener, n’étaient pas satisfaits davantage. Des combats si peu disputés ne leur disaient rien qui vaille. Ils s’amusaient du mot, désormais célèbre, de Kelly le Démolisseur et ne voyaient, dans ces surprenants et brefs triomphes de Pat, que reflet d’une veine extraordinaire. Au point de vue du métier, ils refusaient de le coter.

Un nouveau match fut donc, après cette entente, organisé par Stubener avec Pete Sosso, un boxeur portugais fixé en Amérique.

Il fut impossible au jeune Pat de se livrer, en vue de cette rencontre, à un entraînement préalable.

Un triste devoir l’avait, en effet, rappelé chez lui. Le vieux Pat, qui souffrait d’une maladie de cœur, était mort subitement et son fils avait dû partir, pour l’ensevelir.

De cette triste et longue course, et quelque dili-