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LA BRUTE DES CAVERNES

vers l’autre et se rencontrèrent en plein milieu du ring.

Aucun d’eux ne cogna. Mais ils se saisirent mutuellement dans un corps à corps étroit, leurs gants se touchant presque.

Ils demeurèrent ainsi de cinq à six secondes. Puis Rufe Mason, dégageant à l’improviste sa main droite, tenta de frapper.

Au même instant, Pat décocha son « punch ».

Les deux adversaires étaient à un tel degré collés l’un à l’autre que son poing n’eut à parcourir qu’une distance infime, quelque huit pouces. Encore une torsion de l’épaule dut-elle lui fournir l’élan nécessaire.

Les spectateurs, au nombre d’une centaine, n’y virent que du feu.

Toujours est-il que le coup vint s’appliquer sur le bout du menton de Rufe Mason, qui flageola sur ses jambes et s’écroula sur le plancher, devant l’assistance ébahie.

L’arbitre compta les dix secondes et Rufe Mason ne se releva pas.

Comme il l’avait fait avec Kelly, Pat le prit dans ses bras et alla le porter sur son tabouret.

Douze minutes furent nécessaires à Rufe Mason pour reprendre ses sens et, les yeux vitreux, ses genoux fléchissant sous lui, quitter le ring avec l’aide de ses soigneurs, qui le soutenaient.

À un reporter qui, dans son vestiaire, vint l’interviewer, il répondit sans plus :