Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
LA BRUTE DES CAVERNES

public éclata de rire devant le geste de Kelly.

Les deux hommes s’écartèrent l’un de l’autre et s’en furent s’asseoir, chacun de son côté, en attendant le coup de gong qui donnerait le signal du combat.

— Pourquoi, demanda Pat à Stubener, est-il en colère contre moi ?

Il n’est pas du tout en colère. C’est une feinte de sa part, un autre truc dont il est coutumier.

— Ce n’est pas de la boxe, cela… observa Pat, dont les yeux bleus avaient conservé leur habituelle sérénité.

Le gong retentit, annonçant le premier round.

— Attention ! jeta Stubener à Pat, qui se levait. Il va se ruer sur toi comme un cannibale.

Comme un cannibale, en effet, Kelly s’élança vers Pat, en une sauvage furie.

Pat, sans se troubler, calcula la longueur du bond de son adversaire et fit simplement deux pas en avant. Puis, à la seconde opportune, s’écartant légèrement, appliqua sur la mâchoire de Kelly un crochet du droit.

Après quoi il attendit.

Le combat était terminé, Kelly avait chu sur le sol, comme un bœuf assommé.

Et il restait étendu, sans un mouvement, tandis que l’arbitre, penché sur lui, comptait très haut à son oreille, sans aucun succès, les dix secondes réglementaires.