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LA BRUTE DES CAVERNES

de l’échelle et pour chacun de nous une mine d’or s’ouvrira.

Pat esquissa une moue significative.

— Deux ans !… protesta-t-il. C’est bien long !

Puis son visage s’éclaira soudain.

— Alors, dans deux ans, dit-il, je pourrai m’en retourner chez nous ?

Stubener sursauta.

Il allait répondre que ce n’était pas le jour où la mine d’or s’ouvrirait qu’il conviendrait de la déserter.

Mais il se contint en songeant à part lui que le succès et la renommée qui la suit griseraient Pat, comme il s’était produit avec tant d’autres et, cette heure venue, l’attacheraient pour toujours au ring.

Il faudrait jusque-là faire preuve de patience avec son jeune champion et mener avec habileté une barque particulièrement difficile à conduire.

Tandis que pour exhiber son poulain Stubener poursuivait ses démarches près des managers des différents clubs de la ville, Pat déclara qu’il s’ennuyait de plus en plus.

Il ne sortait même plus, sinon pour se rendre à la Bibliothèque municipale et y emprunter des volumes de vers ou des romans dans la lecture desquels il demeurait plongé du matin au soir.

Si bien que, craignant de le voir dépérir, Stubener décida de l’envoyer à la campagne, sous la