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LA BRUTE DES CAVERNES

tendre bientôt parler de toi par les journaux.

« J’aurais été heureux de t’accompagner. Mais je ne suis plus d’âge à quitter mes montagnes. Adieu donc et bonne chance !

Puis, tirant à part Stubener, d’un geste quasi sauvage :

— Souviens-toi bien, mon cher Sam, de ce que je t’ai dit et répété. Le petit est pur et honnête. Il ne connaît rien des malhonnêtetés courantes du ring. Je les lui ai toujours soigneusement cachées.

« L’idée de toute tricherie, si profitable soit-elle pour qui l’accepte, lui est totalement étrangère. Il est toute bravoure et toute loyauté.

« Il ignore qu’il y a des hommes qui, pour une somme d’argent, se font battre volontairement. Et je prétends qu’il demeure honnête.

« Lui-même aurait la nausée de pareilles tractations. Ne t’y risque pas avec lui !

« C’est pourquoi j’ai inséré, dans le contrat, la clause prévoyant qu’à la moindre incorrection de ce genre, celui-ci serait rompu d’office.

« Il y a, pour vous deux, de l’or en barre dans cette affaire. Mais joue franc jeu avec mon garçon. Compris ?

Sam Stubener et le jeune homme avaient enfourché déjà leurs chevaux.

— Et toi, fiston, prononça solennellement le vieux Pat qui avait pris dans sa main la bride de la bête, souviens-toi bien de ceci : la femme