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LA BRUTE DES CAVERNES

« Tu iras en sa compagnie chasser le daim dans la montagne. Et tu seras fixé sur la solidité de ses jarrets et de ses poumons.

« Nous rédigerons et signerons ensuite un traité en bonne forme qui ne laissera place à aucune fausse interprétation.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La chasse dura deux jours, Stubener en revint harassé et très humble, pleinement convaincu que le vieux Pat n’avait pas exagéré l’exceptionnelle endurance de son garçon.

Pendant ces deux jours, le manager avait étudié de plus près la mentalité du jeune Pat. Et il avait pu constater que si ce grand gosse était, sur plus d’un point, étonnamment naïf, il était loin pourtant d’être un imbécile.

Son esprit était inculte, soit, mais non dépourvu d’une certaine finesse. Sa sérénité d’âme était surtout extraordinaire.

D’une patience à toute épreuve, il ne se troublait ni ne se tracassait de rien. Jamais il ne proférait un juron, si innocent fût-il.

Et comme Stubener lui en faisait la remarque, il se contenta de répondre :

— Je n’en ai jamais ressenti le besoin. Un temps viendra peut-être où je serai amené à jurer comme les autres hommes. Jusque-là, à quoi bon ?

Le contrat fut finalement signé et l’heure du départ arriva.

— Pat, mon garçon, dit le vieux, j’espère en-