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LA BRUTE DES CAVERNES

pliqua un direct en plein sur la bouche. Et il y avait, dans la manière dont le coup était porté, une nuance de méchanceté.

La riposte ne se fit pas attendre et dans le corps à corps suivant, ce fut Stubener qui écopa d’un coup équivalent.

Le jeune Pat s’était gardé de toute hargne. Mais la pression de son poing fut nonobstant si forte que Stubener en eut la tête renversée, que ses vertèbres craquèrent et qu’il crut, sur le moment, avoir le cœur rompu.

Tant bien que mal, il se redressa, trébucha, laissa tomber ses bras pour indiquer que l’expérience était suffisante, et il balbutia, haletant :

— C’est… bien… Il fera… l’affaire.

Les yeux du vieux Pat étaient humides d’orgueil et de joie.

— Et que penses-tu maintenant, mon cher Sam, demanda-t-il, des mauvais drôles qui, sur le ring, tenteraient de tricher avec lui ?

— Il les tuera, je n’en doute point.

— Non pas… Il a trop de sang-froid pour assassiner son homme. Mais il le corrigera de façon à lui ôter l’envie de recommencer.

— Maintenant, déclara le manager, dressons le contrat.

— Pas encore ! répondit le vieux Pat. Les conditions seront dures, je t’en préviens. Alors il faut que tu apprennes à connaître complètement le gamin.