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LA BRUTE DES CAVERNES

Aux questions que lui posait son père, il répondait le plus souvent par monosyllabes.

— Où as-tu tué le daim ? demanda le vieux Pat.

— À la Fourche-du-Sud.

Sans un mot de plus.

— Hé ! Hé ! s’exclama fièrement le vieux, à l’adresse de Stubener. À la Fourche-du-Sud… Tu l’entends !

« C’est-à-dire à près de dix-sept kilomètres d’ici, en pleine montagne. Et il a rapporté la bête sur ses épaules. Une piste à vous briser le cœur !

Le déjeuner consista en café noir, en pain aigre, fait sans levure, et en larges tranches de viande d’ours grillées sur des charbons ardents.

De ces grillades le jeune Pat absorba une quantité prodigieuse. Mais de légumes il ne fut point question. Le père et le fils étaient de vrais carnivores.

Tout en mangeant, le vieux Pat parlait pour trois. Ce ne fut, cependant, qu’au terme du repas qu’il aborda le sujet qui, par-dessus tout, l’intéressait.

— Pat, mon fils, prononça-t-il, tu sais qui est notre hôte ?

Le jeune Pat fit un signe de tête affirmatif et cligna de l’œil d’un air entendu.

— Bon ! Il va t’emmener avec lui à San-Francisco.

— Père, je préférerais rester ici.