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CHASSÉ-CROISÉ

L’homme attendit quelques instants et parut hésiter, anxieux et comme flairant un danger invisible.

Au carrefour éclairé qui se trouvait à l’extrémité de la rue, il ne tarda pas, en effet, s’étant retourné, à voir se dessiner une silhouette.

Il ne s’était pas trompé. C’était celle d’un policeman.

Il tressaillit, comme un daim à l’approche du chasseur, et, se dissimulant dans l’ombre de l’auvent, il siffla deux fois vers la maison. Mais le policeman enfila, au carrefour, la voie transversale et disparut, sans plus, comme il avait paru.

Pour plus de prudence, l’homme redescendit la rue, s’assura par lui-même que le chasseur avait suivi tout droit son chemin et ne revenait point sur ses pas. Puis il regagna la maison qui l’intéressait. Alors, du trottoir qui faisait face, après un dernier moment d’hésitation, il siffla une seconde fois.

Un seul coup, très doux, qui semblait une invite, comme les deux coups précédents, plus âpres, avaient été un avertissement.

Au bout d’un certain temps, une masse sombre, sortie l’on ne sait d’où, se dessina vaguement sur le toit du porche, d’où elle descendit en se laissant glisser le long d’un des piliers, pour prendre forme d’homme sur le trottoir, où elle se tint debout. Ce second personnage, traversant la rue un peu plus loin, alla rejoindre le premier.