Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
185
UNE MISSION DE CONFIANCE

Lorsque l’Athénien fut arrivé à Seattle, Fred Churchill, plus dispos que jamais, descendit à terre ; il portait à la main le sac de Louis Bondell. De ce fardeau il était justement fier. Il symbolisait pour lui la satisfaction du devoir accompli et de l’honnêteté prouvée. Et il se répétait à lui-même :

— Je livre ce qu’on m’a confié…

Le jour commençait à décroître et il se rendit sur-le-champ chez Bondell. Celui-ci l’accueillit avec effusion, lui serra les deux mains à la fois, et l’invita à entrer.

Fred Churchill, ayant donné le sac, Bondell le prit et le jeta, tel que, sur son lit.

— Ah ! merci, vieux ! dit-il. C’est bien aimable à toi de me l’avoir rapporté.

Et Churchill observa que, sous le poids dudit sac, les ressorts du lit avaient fléchi, puis rebondi. Il cligna de l’œil, d’un air entendu. Le précieux colis était lourd, et il en savait quelque chose.

Louis Bondell, cependant, le bombardait de questions :

— Que s’est-il passé, là-bas, depuis mon départ ? Comment vont les camarades ? Qu’est devenu Bill Smithers ? Bishop est-il toujours associé