Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
180
LA BRUTE DES CAVERNES

Ainsi Fred Churchill arriva-t-il, dans un rêve, au Campement des Moutons. Il entra, tout trébuchant, dans une auberge et, débouclant les courroies, se débarrassa les épaules de ce sac de malheur.

Le sac, lui glissant entre les mains, tomba lourdement sur le plancher, avec un bruit sourd, qui fit dresser l’oreille à deux hommes qui sortaient de l’auberge à ce moment même. Fred Churchill absorba un verre de whisky, s’assit sur une chaise, les pieds appuyés sur le sac, et laissa tomber sa tête sur ses genoux, après avoir prié le tenancier du lieu de le réveiller au bout de dix minutes.

L’homme n’oublia pas la recommandation. Mais quand il eut réveillé Fred Churchill, celui-ci avait le corps tellement raide que dix nouvelles minutes et un deuxième verre de whisky lui furent nécessaires pour qu’il pût rendre à ses articulations leur souplesse et quelque élasticité à ses muscles.

Il sortit brusquement et l’aubergiste qui le vit s’engager dans une fausse direction dut courir après lui pour l’orienter, dans la nuit, vers Canion-City. Churchill, toujours comme en un rêve, s’élança sur la piste indiquée.

Un vague raisonnement, qui subsistait en lui,