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LA BRUTE DES CAVERNES


Ce que nous venons de conter avait eu lieu durant l’été. L’automne venu, Fred Churchill, en compagnie de deux cents autres passagers rapatriés, s’embarqua sur le W.-H. Willis, qui remontait à son tour le Yukon.

Il avait embarqué avec lui dans sa cabine, et soigneusement dissimulé dans son paquet de vêtements, le petit sac de cuir qui appartenait à Louis Bondell.

Ce sac, bien fermé à clef, était fort lourd pour ses modestes dimensions. Il pesait dans les quarante livres. Fred Churchill ne doutait pas qu’il ne fût bourré de poudre d’or et, plein de cette idée, il devenait nerveux dès qu’il lui fallait s’éloigner.

Si lui-même avait, plus pratiquement, transformé sur place ses bénéfices en bons « bank-notes » qui ne quittaient point la doublure de sa chemise, il avait pour voisin dans la cabine attenant à la sienne un homme qui emportait, également caché dans un sac de vêtements, un petit trésor de poudre d’or.

Tous deux avaient échangé des confidences et finalement s’étaient entendus pour monter la garde, à tour de rôle, contre un voleur éventuel.