de la mort et c’était cette crainte qui avait été la cause de tous ses tourments. C’était l’amour de la vie qui l’avait ainsi malmené. La vie avait diffamé la mort. Cette pensée était exaspérante.
Puis il se calma. Cette déception dernière n’avait plus d’importance, maintenant qu’il atteignait son but.
Il eut conscience d’un assoupissement doux qui l’envahissait, lourd de promesses de libération et de repos. Il n’entendait plus que faiblement le hurlement des chiens. Il ne souffrait plus, et une pensée fugitive lui traversa le cerveau que, par la force de sa volonté, il avait arrêté la morsure du froid.
Puis lumière et pensée cessèrent de palpiter derrière les cils verglacés de larmes, et Morganson, avec un long soupir de bien-être, glissa dans l’éternel sommeil.