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LA BRUTE DES CAVERNES

Morganson lança, à l’adresse des chiens, une bordée d’injures, qui ne les intimida point. Ils lui répondirent par de nouveaux grognements, de nouveaux hérissements du poil, et des bonds désordonnés dans les courroies qui leur enserraient la poitrine.

Alors il leur tourna le dos et, se souvenant d’Oleson qui était tombé un peu plus loin, il marcha vers le cadavre du Suédois. De sa jambe lacérée il n’avait cure, quoiqu’elle saignât abondamment. La grande artère avait été atteinte, mais il l’ignorait.

Ce qui frappa d’abord Morganson, ce fut, comme pour le guide, la pâleur extrême d’Oleson. Sa trogne rouge de la veille au soir ressemblait maintenant à du marbre blanc. Avec ses cheveux et ses sourcils d’un blond pâle, le géant abattu avait l’air d’une statue, bien plutôt que de ce qui, quelques minutes auparavant, avait été un homme.

Ayant enlevé ses moufles, Morganson commença à fouiller le cadavre. Sur la peau, autour de la taille, il n’y avait pas de ceinture creuse, destinée à recevoir l’argent de celui qui la portait.

Nulle part, non plus, dans les vêtements, de petit sac de poudre d’or. Il trouva seulement, dans une poche de poitrine, ménagée dans l’étoffe de la chemise, un portefeuille de cuir. De ses doigts, qu’engourdissait rapidement le froid, il l’ouvrit et en scruta hâtivement le contenu. Le