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LA BRUTE DES CAVERNES

viens, que je rencontrai Pat pour la dernière fois. Il y a vingt ans.

« Sa femme venait de mourir et il allait prendre le train. Je lui demandai :

« Vieux, où t’en vas-tu ?

« — Dans les bois… me répondit-il. J’ai assez du monde. Adieu, Tim !

« Depuis lors, je ne l’ai pas revu. Mais j’ai la conviction qu’il vit toujours.

— Sa femme était morte, dis-tu. Mais avait-il des enfants ?

— Un seul, car il s’était marié sur le tard. Un bébé encore, qu’il portait sur ses bras ce jour-là.

— Était-ce une fille ou un garçon ?

— Impossible à savoir. L’enfant était en jupon. Son sexe ne m’intéressait point et je ne l’ai pas demandé.

Sam Stubener n’hésita plus et, la nuit même qui suivit, il roulait dans un Pullman vers les sauvages régions de la Californie du Nord.



II


De bonne heure, le lendemain matin, Stubener débarqua à Deer Lick et, pendant une heure, il dut battre la semelle en attendant