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LA BRUTE DES CAVERNES

secondes et tomba sur la tête des représentants de la presse.

Déjà des spectateurs quittaient la salle, amplement satisfaits. Jim Hanford, le célèbre champion du monde, ne venait-il pas d’être mis knock-out du premier coup ? Jamais, de mémoire d’homme, on n’avait vu pareil spectacle.

Glendon, furieux, regarda ses phalanges endolories et jeta un coup d’œil à travers les cordes sur Hanford qui, lentement, revenait à lui, puis il leva de nouveau la main pour se faire entendre.

— À mes débuts dans le ring, continua-t-il, on me surnommait « Glendon l’Emporte-pièce ». Vous avez vu ce « punch » donné par moi voilà un instant ? Eh bien, je poursuivais mes adversaires et les abattais de cette façon, en évitant toutefois d’employer toute ma force.

« C’est alors que mon manager entreprit de faire mon éducation. Selon lui, je décevais le public. Il me faudrait désormais faire durer les assauts et lui en donner pour son argent. J’étais un niais à cette époque. Fraîchement débarqué de mes montagnes, je pris tous ses conseils pour paroles d’Évangile.

« À partir de ce jour, Stubener arrêta avant chaque match, de concert avec moi, le nombre de rounds auquel je mettrais mon adversaire hors de combat, puis il communiqua le précieux renseignement au Syndicat des parieurs, qui misait en conséquence.