Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
LA BRUTE DES CAVERNES

« Qui fait les frais de toutes ces combines ? Vous mêmes, cela va sans dire. Comment les organisateurs obtiennent-ils leurs permis ? En offrant des pots-de-vin. Maintenant, permettez-moi de vous poser une question : si les fabricants de sièges réalisent des bénéfices illicites, si les placeurs se laissent graisser la patte, si les autorités acceptent des « cadeaux », pour quelle raison les hommes planant dans les hautes sphères n’en feraient-ils pas autant ? D’ailleurs, ils ne s’en gênent pas, et c’est toujours vous qui payez.

« Et surtout n’accusez pas les boxeurs. Ce n’est pas eux qui tiennent les ficelles, mais les promoters, véritables hommes d’affaires agissant dans la coulisse. Les boxeurs ne sont, après tout, que des boxeurs. Ils débutent assez loyalement ; s’ils refusent de se plier aux règles en usage, on les y oblige ou bien c’est la porte.

« Il existe, certes, des boxeurs incorruptibles, mais leur nombre diminue de plus en plus et il est rare qu’ils s’enrichissent. Peut-être y a-t-il également des managers intègres. Autant que je sache, le mien serait encore le meilleur de la bande. Mais demandez-lui donc à combien s’élève la somme placée par lui en propriétés et en immeubles de rapport ?

À ce moment le vacarme menaça de couvrir la voix de l’orateur.

— Que ceux qui désirent m’entendre fassent taire leurs voisins ! hurla-t-il.