Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
LA BRUTE DES CAVERNES

— Mon discours terminé, dit-il, je combattrai comme il est prévu au programme. Mais ce soir je vous promets un match pour de bon, un match sans chiqué, comme il vous a été rarement donné d’en voir jusqu’ici. Je me propose de tomber mon compétiteur dans le moins de temps possible. Bill Morgan vous annoncera tout à l’heure que la rencontre comporte quarante-cinq reprises. Eh bien, je vous déclare, moi, qu’elle ne durera peut-être pas quarante-cinq secondes !

« Lorsqu’on m’a interrompu voilà un instant, je vous déclarais que le ring était pourri. Il l’est, en effet, du haut en bas de l’échelle. On le réduit à une simple affaire commerciale et vous savez, comme moi, ce que vaut l’honnêteté mercantile. Ceux d’entre vous qui ne tirent pas profit de la boxe peuvent se considérer comme des victimes ou, si vous préférez, les dindons de la farce. Pourquoi les gradins se sont-ils effondrés ce soir ? Parce qu’il y a eu corruption de fonctionnaires. Tout comme le combat de boxe, les sièges ont été fournis par de vulgaires marchands.

Plus que jamais, Glendon possédait maintenant son public, et il le savait.

— Je vois un peu partout autour de moi des spectateurs qui s’écrasent les uns contre les autres. Pourquoi ? En voici la réponse : Corruption ! Les placeurs ne recevant aucun salaire s’ingénient à loger le plus de monde possible moyennant pourboires.