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LA BRUTE DES CAVERNES

voix et les sifflements. Certains se mirent à hurler :

— Le combat ! Le combat ! Le combat !

Glendon remarqua que les principaux perturbateurs étaient les managers et les boxeurs. En vain essaya-t-il de se faire entendre. Alors la salle se divisa en deux clans : une moitié criait : « Le combat ! » et l’autre moitié : « Laissez-le parler ! »

Pendant dix minutes régna une démence collective. L’organisateur du match, ainsi que Stubener, arbitre et copropriétaire des Arènes, supplièrent Glendon de commencer l’assaut. Devant son refus, l’arbitre annonça qu’il allait déclarer Tom Cannam vainqueur et Glendon forfait si celui-ci ne commençait la lutte à l’instant même.

— C’est illégal ! rétorqua Glendon. Je vous poursuivrai devant tous les tribunaux du pays si vous violez les règles du jeu. Et je ne vous promets pas que vous sortirez d’ici avec tous vos membres si vous frustrez le public de la sorte. J’ai l’intention de me battre, mais auparavant je tiens à terminer mon discours.

— C’est contraire aux usages ! protesta l’arbitre.

— Erreur ! Pas un mot dans les règlements n’interdit à un boxeur de prendre la parole dans le ring. Les champions présentés ce soir à la salle s’en sont-ils privés ?

— Ils n’ont prononcé que quelques mots ! hurla l’organisateur dans l’oreille de Glendon. Et toi, tu veux nous imposer une conférence !