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LA BRUTE DES CAVERNES

Déjà l’appelait-on le « vieux Pat ». Il avait fait ses débuts au temps des anciens règlements anglais régissant la boxe, et avait terminé sa carrière sous les lois nouvelles, édictées par le marquis de Queensbury.

Qui donc, s’intéressant peu ou prou à la boxe, pouvait ignorer Pat Glendon ?

Ceux qui l’avaient connu dans toute sa force étaient peu nombreux aujourd’hui. Pour beaucoup d’autres, il était un homme du passé.

Son nom s’était, cependant, fidèlement conservé dans l’histoire du ring et un annuaire sportif qui eût omis de le mentionner eût été notoirement incomplet.

La gloire qui l’enveloppait était, à première vue, paradoxale. Pat Glendon avait, en effet, été porté aux plus grands honneurs sans avoir jamais décoché le titre de champion.

C’est que la déveine l’avait toujours poursuivi et pour cette raison avait-il été dénommé « le père la Guigne ».

À quatre reprises différentes, il avait été à deux doigts d’emporter le championnat des poids lourds.

La première fois, le combat auquel il prenait part s’était déroulé dans la baie de San-Francisco, sur un chaland aménagé à cet effet. Et, au premier round, il tomba si malheureusement, ayant heurté une inégalité du plancher, qu’il se cassa l’avant-bras.