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LA BRUTE DES CAVERNES

« Toute ma vie j’ai combattu loyalement. Je défie quiconque de me contredire. Et ce soir je vous promets encore de faire de mon mieux !

Des cris s’élevèrent.

— Bravo, Tom ! Nous savons cela ! À la bonne heure, Tom ! À toi la timbale !

Puis vint le tour de Glendon. On lui réclama de même une allocution, encore que, pour un champion, le fait de parler au public sur le ring fût sans précédent. Billv Morgan leva la main pour imposer le silence, et Glendon, d’une voix claironnante, débuta en ces termes :

— Un de mes camarades vient de vous dire qu’il était fier de se trouver parmi vous ce soir. Eh bien, laissez-moi vous apprendre que moi je ne le suis pas du tout !

La foule fut saisie d’étonnement.

Glendon fit une pause pour que ses paroles produisissent leur plein effet.

— Je suis écœuré de ce qui se passe autour de moi. Vous désirez un discours ? Eh bien, vous allez être servis. C’est la dernière fois, ce soir, que je parais sur le ring, que je quitte pour toujours. Pourquoi ? Parce que mon métier me répugne. La boxe est une vaste escroquerie. Tout y est pourri jusqu’à la moelle, depuis les petits clubs professionnels jusqu’aux grandes exhibitions comme celle-ci.

La sourde protestation du public s’enfla soudain en un long rugissement, dominé par les éclats de