Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102
LA BRUTE DES CAVERNES

tend qu’un homme marié ne peut continuer à s’entraîner pour la boxe. Que sait-il sur le mariage, sur moi, sur toi ou sur toute autre chose ? À part les achats de propriétés et les combats fixés d’avance, il est d’une ignorance crasse. Mais ce soir, je me promets de lui apprendre à vivre, ainsi qu’à ce malheureux Tom. Cela me fait quelque peine pour celui-ci, mais tant pis pour lui, après tout !

— Ma chère brute des cavernes va se déchaîner. Je sens qu’il y aura de la casse. Ne te montre pas trop brutal !

— Je m’évertuerai à demeurer noble jusque dans ma brutalité, lu le sais, c’est ma dernière exhibition sur l’estrade. Après quoi, je ne me consacrerai plus qu’à toi, à toi ! Mais si tu désapprouves cet ultime combat, tu n’as qu’un mot à dire.

— Mais non, je ne le désapprouve pas. J’aime mon grand homme tel qu’il est, et je veux qu’il reste lui-même. Si tu tiens à cette rencontre, eh bien, moi aussi j’y tiens, pour toi-même autant que pour moi. Suppose un instant que je manifeste le désir de paraître sur les planches, d’aller dans les mers du Sud ou au Pôle Nord ?

Il répondit lentement, d’un ton presque solennel.

— Eh bien, je te dirais : « Vas-y ! » Parce que toi aussi tu dois demeurer toi-même et agir à ton gré. Je t’aime précisément parce que tu es toi-même !

— Nous faisons là un couple d’amoureux stu-