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bre d’isolement. Et les gens devaient s’y rendre d’eux-mêmes, sans que nous eussions à les toucher. Cela soulevait le cœur.

« Mais la Peste continuait à gagner. Toutes les chambres isolées s’emplissaient successivement de morts et de mourants. Ceux qui étaient sains encore, abandonnant le premier étage, se retirèrent au second. Puis ils montèrent au troisième, devant cette marée de la mort qui, chambre par chambre, étage par étage, submergeait tout l’édifice.

« L’École devint bientôt un charnier et, au cours de la nuit suivante, les survivants l’abandonnèrent, n’emportant rien d’autre avec eux que des armes, des munitions et une lourde provision de conserves.

« Nous campâmes d’abord dans la grande cour et, tandis que les uns montaient la garde autour des provisions, les autres partaient en exploration dans la ville, à la recherche de chevaux et de voitures, ou charrettes, d’automobiles, ou de tout autre véhicule qui nous permettrait d’emporter avec nous le plus de vivres possible. Puis, comme nous l’avions vu faire aux bandes d’ouvriers, nous tente-