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« Notre situation devenait fort dangereuse. Par les fenêtres, démunies de vitres par les explosions, les germes de la Peste émanés de ces deux cadavres allaient entrer librement. Le Comité Sanitaire fut invité à prendre les mesures qui s’imposaient et il répondit noblement à sa tâche. Deux hommes furent désignés pour sortir de l’École et emporter les cadavres. C’était, pour eux, le sacrifice probable de leur vie. Car, leur besogne accomplie, ils ne devaient plus réintégrer notre refuge.

« Un des professeurs, qui était célibataire, et un étudiant, se présentèrent comme volontaires. Ils nous firent leurs adieux et nous quittèrent. Ceux-là aussi furent des héros ! Ils donnèrent leur vie pour que quatre cents autres personnes pussent vivre. Ils sortirent, restèrent un moment debout près des deux corps, en nous regardant, pensifs, puis ils agitèrent leurs mains en un dernier adieu et ils partirent lentement vers la ville en flammes, en traînant chacun un des deux morts.

« Tant de précautions furent superflues. Le