hommes, des étudiants pour la plupart, et nous travaillâmes nuit et jour. Nos craintes étaient justifiées. Trois heures avant que notre puits fût terminé, le peu d’eau qui nous arrivait encore fit défaut.
« Une seconde période de vingt-quatre heures s’écoula et la Peste n’avait toujours pas fait son apparition parmi nous. Nous pensions que nous étions sauvés. Nous ignorions alors le nombre exact de jours de l’incubation du mal. Nous estimions, étant donné la rapidité avec laquelle il tuait, dès qu’il s’était manifesté, que son développement interne était non moins prompt. Aussi, après ces deux jours nous pouvions croire, de bonne foi, que la contagion nous avait épargnés. Mais le troisième jour nous apporta une cruelle désillusion.
« Durant la nuit qui le précéda et que je n’ai jamais oubliée, j’effectuai ma ronde de garde, de huit heures du soir à minuit. Des toits de l’École j’assistais à un spectacle inouï. Comme un volcan en activité, San Francisco lançait ses flammes et sa fumée. L’éruption grandissait d’heure en heure, enveloppant