sons, silencieux et pareils à des fantômes. Des femmes, au teint livide, portaient des bébés dans leur bras ; les pères conduisaient par la main les enfants plus grands, qui pouvaient marcher. Seuls, par couples ou en famille, tous les habitants fuyaient la Cité de la Mort. Les uns s’étaient chargés de provisions. D’autres portaient des couvertures. La plupart ne portaient rien.
« Je passai devant une épicerie… Une épicerie, c’était, mes enfants, un endroit où l’on vendait coutumièrement de la nourriture. L’homme à qui elle appartenait, et que je connaissais bien, était une tête dure, point méchante, mais obstinée. Il défendait furieusement l’accès de sa boutique. La porte et la devanture avaient été défoncées. Lui, retranché derrière son comptoir, déchargeait ses revolvers sur les pillards qui prétendaient entrer. Plusieurs cadavres étaient déjà couchés sur le parquet.
« Tandis que j’observais à distance, je vis un des pillards, qui avait été repoussé, briser la devanture d’un magasin voisin, où se vendaient des chaussures, et, après s’être servi,