cadavres, qui gisaient partout. Au cours de la nuit suivante ce fut la panique, et l’exode commença vers les campagnes.
« Imaginez-vous, mes enfants, des troupes d’hommes plus nombreuses que des bandes de saumons que vous avez vues souvent remonter le fleuve Sacramento[1], des troupes d’hommes que dégorgeaient les villes, qui, comme des bandes de fous, se déversaient sur les campagnes, dans un inutile effort pour fuir la mort qui s’attachait à leurs pas.
« Car ils emportaient les germes avec eux, ces germes invisibles, mes chers enfants, dont je vous parlais tout à l’heure. Même les aéroplanes des riches, qui fuyaient vers les montagnes et vers les déserts, espérant y trouver la sécurité, les transportaient sur leurs ailes,
« Des centaines de ces aéroplanes s’enfuirent vers Hawaï. Ils y trouvèrent la Peste déjà installée. Cela encore nous l’apprîmes par les dépêches des sans-fils, jusqu’au moment où il
- ↑ Le Sacramento est un des principaux fleuves de la Californie. Il coule du nord au sud, arrose la ville du même nom et vient se jeter dans une des profondes échancrures de la Baie de San Francisco. (Notes des Traducteurs.)