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cules de louage ou volés, portant la Peste avec elles à travers les campagnes, pillant et affamant sur leur passage les petites villes, les villages et les fermes qu’elles rencontraient.

« L’homme qui, de New-York, expédiait ces nouvelles à travers l’Amérique, l’opérateur du télégraphe sans fil, était seul, avec son instrument au faîte d’une tour élevée. Il annonçait que les quelques habitants demeurés dans la ville, une centaine de mille environ, étaient comme fous, de terreur et d’ivresse, et que, tout autour de lui, s’élevaient de grands feux dévastateurs. Cet homme, resté par devoir à son poste, quelque obscur journaliste sans doute, fut, comme les savants penchés sur leurs éprouvettes, un héros.

« Depuis vingt-quatre heures, annonçait-il, pas un aéroplane, pas un transatlantique n’était plus arrivé d’Europe ; plus même un message. Le dernier qui lui fût parvenu venait de Berlin, une ville d’un pays nommé l’Allemagne. Il disait qu’un illustre bactériologiste, nommé Hoffmeyer, avait découvert enfin le sérum de la Peste Écarlate. Ce fut la dernière nouvelle qui nous parvint d’Europe.