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tements et la température du corps s’élevait. Puis une éruption, d’un rouge violent, s’étendait comme un érésypèle, sur la figure et sur le corps. Beaucoup de gens ne se rendaient pas compte de l’accélération du cœur ni de la hausse de leur température. Ils n’étaient avertis qu’au moment où l’éruption se manifestait.

« Des convulsions accompagnaient d’ordinaire cette première phase de la maladie. Mais elles ne semblaient pas graves et, après leur passage, celui qui les avait surmontées redevenait soudain très calme. C’était maintenant une sorte d’engourdissement qui l’envahissait. Il montait du pied et du talon, puis gagnait les jambes, les genoux, les cuisses et le ventre, et montait toujours. Au moment même où il atteignait le cœur, c’était la mort.

« Aucun malaise, ni délire n’accompagnaient cet engourdissement progressif. L’esprit restait clair et net, jusqu’à l’instant où le cœur se paralysait et cessait de battre. Et ce qui était non moins surprenant, c’était, après la mort, la rapidité de décomposition de la victime.