Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.

était atteint devenaient écarlates, dans l’espace d’une heure. Je le sais, je l’ai vu. C’est écarlate qu’il faut dire.

Mais Bec-de-Lièvre n’était pas convaincu ; il s’obstina :

— Rouge est assez bon pour moi. Papa n’emploie pas d’autre mot. Il dit que tout le monde mourut de la Mort Rouge.

Le Vieux s’irrita.

— Ton père, comme l’a dit Edwin, est un homme du commun, né d’un homme du commun. Il n’a jamais eu aucune éducation. Ton grand-père était un chauffeur, un domestique. Ta grand-mère, il est vrai, était de bonne souche. C’était une lady, mais ses enfants, ni ses petits-enfants, ne lui ressemblèrent. Avant la Mort Écarlate elle était la femme de Van Warden, un des douze Magnats de l’Industrie, qui gouvernaient l’Amérique. Il valait plus d’un milliard de dollars — tu entends bien, Edwin, plus d’un milliard de petites pièces pareilles à celles que tu as dans ta poche. Puis vint la Mort Écarlate. Et cette femme devint la femme de Bill, le chauffeur. Il avait l’habitude de la battre. Je l’ai