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Couché tranquillement au fond du bateau et ménageant prudemment ses forces, Marc O’Brien demeura quarante-huit heures sans manger. Au terme du second jour, il poussa l’embarcation vers des îles basses, à demi submergées, et y ramassa des œufs d’oies et de canards sauvages. Comme il n’avait point d’allumettes, il les goba crus. Les œufs étaient fortement avancés, mais ils le soutinrent tout de même.

Au croisement du fleuve et du cercle Arctique, O’Brien trouva le poste de la Compagnie de la baie d’Hudson. La brigade de relève n’était pas arrivée et le poste manquait complètement de vivres. Les hommes lui offrirent des œufs de canards sauvages. Il répondit qu’il en avait un boisseau à bord. On lui proposa également un verre de whisky, qu’il repoussa, en témoignant ostensiblement toute la violence de sa répugnance. Mais il obtint des allumettes, qui lui permirent de faire, désormais, cuire ses œufs.

Il continua sa course. Quand il passa devant les deux postes des Missions de Saint-Paul et de la Sainte-Croix, il somnolait et ne