Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.

se reconstruire dans sa cervelle. Il songea qu’il n’avait nullement été malade. Il s’était seulement enivré, et il était l’heure pour lui de se lever et de se rendre à son travail. L’idée de travail engendra celle de son filon et il se souvint que de celui-ci il avait refusé dix mille dollars. Soudain il se mit debout et, du mieux qu’il put, écarquilla ses yeux.

Il s’aperçut qu’il était dans un bateau, qui flottait sur les eaux brunes et gonflées du Yukon. Les rives, ni les îles couvertes de sapins, qui défilaient devant lui, ne lui étaient familières. Il en fut abasourdi. Il n’arrivait pas à comprendre. Il se remémorait bien son orgie de la veille au soir. Mais aucun lien n’existait entre elle et sa situation.

Il referma les yeux et appuya sur sa main sa tête douloureuse. Que s’était-il donc passé ? Une idée terrible surgit dans son cerveau. Il se débattit contre elle et s’efforça de la chasser. Mais elle persistait.

Il avait tué quelqu’un !

Cela seul pouvait expliquer pourquoi il se trouvait, de la sorte, dans un bateau qui descendait le Yukon à la dérive. La loi de Red