plétait et devenait doublement certaine. Ces mains, si étrangement défigurées, appartenaient bien à Marc O’Brien. Ou, plus exactement, O’Brien appartenait à ces mains.
Sa première pensée fut qu’il sortait de quelque grave maladie. Sans doute avait-il eu un accès de fièvre paludéenne. Ouvrir ses yeux était pour lui à ce point pénible qu’il se résolut à les maintenir fermés.
Un bout de branche, qui flottait sur le fleuve, vint heurter contre le bateau et fit un coup sec. Marc O’Brien pensa que quelqu’un frappait à la porte de sa cabane et il répondit :
— Entrez !
Il attendit un instant. Puis, comme personne n’entrait, il ajouta :
— Reste donc dehors ! Et que le diable t’emporte !
Il n’aurait, au fond, point été fâché que le quidam fût entré, et d’apprendre de lui quelque chose d’un peu précis sur sa maladie.
Peu à peu, cependant, tandis qu’il demeurait toujours immobile, à la même place, le souvenir de la nuit précédente commençait à