fit culbuter, et ils s’étalèrent sur le sol, les uns sur les autres.
Marc O’Brien, qui était dessous, commença par se débattre rageusement et par jouer des poings, pour se dégager. Puis, quand il fut déchargé du poids de ses deux compagnons, qui s’étaient relevés, le sommeil le reprit et, se trouvant bien là où il gisait, il recommença à ronfler.
Mucluc Charley s’était remis à plaisanter.
— Ça, pour une idée, marmotta-t-il, c’en est une… Je viens de l’attraper au vol… Pschut ! Comme on prend un papillon… Leclaire, écoute-moi… O’Brien est ivre… Abominablement ivre… C’est une véritable honte… Il a mérité une leçon… On va la lui donner… Vois-tu, Charley, le bateau de Pearly, qui est là, à danser sur l’eau… Nous allons y mettre O’Brien… Puis nous larguerons la corde et le bateau, avec lui dedans, s’en ira sur le Yukon… Il se réveillera seulement avec le matin… Le courant est rapide et il sera déjà loin… Jamais il ne pourra remonter le fleuve avec les rames… Il faudra qu’il revienne à pied… Il sera furieux… Toi et