Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je n’ai pas dit encore que je marcherai… expliquait Marc O’Brien à ses deux amis, entre deux hoquets, tout en leur exposant l’affaire en litige. Qui ? Moi ? Vendre mon filon pour dix mille dollars… Non pas ! Je fouillerai le sol et récolterai tout mon or moi-même. Alors je serai riche, énormément riche, et je partirai pour le Pays de Dieu — c’est la Californie du Sud qu’on appelle ainsi, vous le savez comme moi… Voilà le pays où je veux finir mes vieux jours. Et là, pour faire fructifier ma fortune, je m’occuperai… À quoi ai-je dit que je m’occuperai ?

— À élever des autruches… proposa Mucluc.

— Sûrement, voilà à quoi je m’occuperai !

Marc O’Brien passa sa main sur son front et, se raffermissant sur son siège, regarda Mucluc Charley d’un air effaré.

— Comment as-tu appris cela ? Je ne l’avais jamais dit à personne. Je m’en souviens, maintenant, je ne l’avais jamais dit… Tu lis donc dans ma pensée, Charley ? Cela me fait peur… Allons, le Frisé, encore une rasade !