compliquer leur vie rudimentaire. Mais deux choses étaient sacrées pour eux : la propriété et la vie.
Des quarante hommes dont se composait la colonie, la plupart vivaient sous des tentes, ou dans de simples huttes, faites de terre et de branchages. Il n’y avait à Red Cow que trois cabanes de bûches. À plus forte raison, avaient-ils jugé bon de ne point gâcher leur temps à construire une prison. C’eût été perdre une journée d’un travail mieux employée à fouiller le sol et à chercher l’or. Il eût, en outre, été nécessaire de pourvoir à la nourriture des condamnés de la prison, et c’était un luxe qu’interdisaient la rareté et la cherté des vivres.
Aussi, lorsqu’un homme violait la propriété ou la vie, on le jetait dans un bateau, qu’on abandonnait au fil de l’eau. La quantité de vivres allouée au condamné était en proportion inverse de la gravité du délit. Un voleur pouvait obtenir jusqu’à deux semaines de vivres, pour un vol ordinaire et, s’il dépassait certaines limites, la ration se réduisait de moitié. Un assassin qui ne pou-