un groupe de rochers déchiquetés et au grondement des vagues qui les battaient se mêlait une sorte d’aboiement profond. C’était le mugissement d’énormes lions marins, qui s’y traînaient, les uns pour s’y étendre au soleil, les autres pour se battre entre eux.
Le vieillard se dirigea vers le feu, en accélérant le pas et en reniflant l’air avidement.
— Des moules ! s’exclama-t-il, extasié, de sa petite voix chevrotante, quand il fut arrivé. Des moules ! Et qu’est-ceci, Hou-Hou ? N’est-ce pas un crabe ? Mon Dieu ! mes enfants, comme vous êtes bons pour votre grand-père !
Hou-Hou, qui semblait être à peu près du même âge qu’Edwin, répondit, avec une grimace qui voulait être un sourire :
— Mange, grand-père, tout ce que tu veux. Les moules ou les crabes. Il y en a quatre.
L’enthousiasme paralytique du vieillard faisait peine à voir. Il s’assit sur le sable, aussi rapidement que le lui permirent ses membres raides, et tira des charbons ardents une grosse moule de rocher. La chaleur avait écarté les deux coquilles et la chair de la moule apparaissait, de couleur saumon et cuite à point.