décida de se reposer quelque temps, avant de continuer son voyage ; mais, cette fois, sans courir.
Tout en reprenant haleine, il constata que si son nez, ses joues, ses pieds, ses mains demeuraient insensibles, une bonne et confortable chaleur ardait dans sa poitrine. Pour agréable que fût cette sensation, elle était surprenante. Ayant réfléchi, il conclut que le gel de son corps devait s’étendre. Des extrémités des membres et des membres eux-mêmes, le sang refluait vers la poitrine et vers le cœur.
Pensée terrible qu’il tenta de refouler et d’oublier. Car il sentait bien qu’elle arriverait à faire renaître en lui l’affolement. Et, plus que tout, il redoutait cela. Mais la pensée s’affirmait, obsédante, et persistait si bien qu’il eut tout à coup la vision de son corps totalement gelé.
C’en était trop. Comme mû par un ressort, il se remit debout et reprit sur la piste sa course éperdue. Un moment, le temps d’un éclair, il redevint maître de lui. Il ralentit son allure et se remit à marcher, pour mieux