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d’écorce de bouleau. Il savait que cette lamelle s’y trouvait et, en effet, tandis qu’il farfouillait dans l’étoffe, il entendait le froissement de l’écorce. Mais ses doigts ne sentaient rien et, en dépit de ses efforts, ne parvenaient pas à la saisir. Il avait également conscience que, pendant ce temps, ses pieds continuaient à geler. À cette idée, il se sentit étreint d’une véritable angoisse. Mais il raidit sa volonté et conserva son calme.

À l’aide de ses dents, il renfila ses mitaines, battit des mains contre ses côtes, fit aller ses bras, en avant et en arrière. Puis il s’asseyait et se relevait. Le chien le regardait faire, toujours assis dans la neige, le panache de sa queue touffue enroulé sur ses pattes de devant, comme un manchon, les oreilles pointées en avant, intéressé et curieux. L’homme, de son côté, tout en continuant à se battre les flancs et à taper ses mains, regardait le chien et il enviait la chaude couverture de poils que la nature avait donnée à la bête.

À force de se démener, l’homme perçut à la fin que ses doigts redevenaient sensibles. C’était comme un picotement bienfaisant,