Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.

feu, à découvert cette fois, là où aucun arbre traître ne déverserait sa neige sur lui, pour l’éteindre. Il redescendit ensuite sur la berge du fleuve, afin d’y recueillir herbe sèche et brindilles.

Ses doigts étaient devenus si gourds qu’il ne pouvait s’en servir pour trier sa récolte et qu’il dut prendre, pêle-mêle, à grosses poignées, tout ce qui lui tomba sous la main. Il recueillit de la sorte beaucoup de brindilles pourries, ainsi que des touffes de mousse verte, qui s’y entremêlaient, et qu’il eût fallu enlever. Mais il ne pouvait faire davantage.

Il procédait aussi méthodiquement que tout à l’heure, mettant de côté les plus gros morceaux de bois, afin de les employer seulement quand le feu serait pris. Le chien, pendant ce temps, assis sur son derrière, ne le quittait pas du regard, une ardente convoitise brillant dans ses prunelles, car l’homme était pour lui le pourvoyeur du feu, du feu qui recommencerait bientôt à flamber.

Ces préparatifs une fois terminés, l’homme chercha dans sa poche une autre lamelle