d’eau, qu’il gravit. Le bois, par bonheur, était abondant. Là encore, les grandes eaux du printemps avaient, sous les sapins, amassé un dépôt de bois mort. Il y avait de fines herbes sèches et de menues brindilles, et aussi des tas de branches et de bûches de toutes dimensions. Il commença donc par étaler et ranger sur la neige un certain nombre de grosses bûches, pour servir de foyer à son feu et empêcher la jeune flamme de se noyer dans la neige fondue. Puis il opéra comme précédemment, en grattant une allumette sur un petit morceau d’écorce de bouleau, et en alimentant la flamme, tout d’abord avec des touffes d’herbes desséchées et des brindilles.
Accroupi sur la neige, l’homme procédait méthodiquement et sans hâte, avec la pleine conscience du danger qu’il courait. Graduellement, à mesure qu’elle grandissait, il jetait à la flamme des bouts de bois de plus en plus gros. Il était certain de réussir ainsi. Et réussir était indispensable. Lorsque le thermomètre est à cent sept sous zéro, il importe de ne point commettre d’impair en construi-