Il n’y avait pas de soleil, pas un soupçon de soleil, quoique aucun nuage ne fût au ciel.
Le firmament était pur. Et cependant un impénétrable voile semblait s’étendre sur toutes choses. De ténues et fines ténèbres, qui n’étaient pas la nuit, mais l’absence du soleil, tamisaient le plein jour et l’obscurcissaient.
De cela, l’homme n’était pas inquiet. Depuis bien des semaines il n’avait point aperçu le soleil. Il savait que beaucoup d’autres devraient s’écouler encore avant que le globe joyeux, rompant la longue nuit polaire, commençât, pendant quelques secondes tout d’abord, à émerger vers le sud, au-dessus de la ligne d’horizon.
Mais, se retournant, l’homme jeta un regard en arrière, vers la longue piste qu’il venait de parcourir. En dessous de lui s’étendait le Yukon, large d’un mille et prisonnier sous trois pieds de glace. Et cette glace elle-même était ensevelie sous trois pieds de neige.
La neige, immaculée, ondoyait en molles ondulations, là où elle recouvrait les blocs